Près de deux ans après une première étude sur les tarifs de recharge appliqués par les opérateurs de bornes accessibles au public, le constat reste inchangé. Les coûts de recharge des véhicules électriques en France actuels révèlent une grande disparité, un manque de transparence et des différences de coûts mal justifiées selon les niveaux de puissance de charge. Ces éléments compliquent la tâche des utilisateurs, mais aussi celle des parties prenantes dans le secteur de la mobilité électrique.
En France, le coût du kilowattheure (kWh) sur les bornes publiques varie énormément, allant de 0,02 € HT à 1,78 € HT. La médiane se situe entre 0,17 € et 0,29 € HT, selon la puissance moyenne délivrée. Cette variation reflète des différences significatives entre les réseaux, les opérateurs et les zones géographiques.
Les tableaux ci-dessous montrent la distribution de ces tarifs, par niveau de puissance de charge, pour environ 28 000 points de charge accessibles au public en France :
La complexité des grilles tarifaires constitue un autre obstacle majeur. Plusieurs facteurs influencent les prix, comme :
Certains opérateurs appliquent des tarifs qui évoluent au-delà d’une certaine durée de branchement, rendant ainsi la tarification encore moins claire. Ce flou rend quasiment impossible le calcul anticipé du coût total avant de lancer une recharge. Les utilisateurs peuvent même avoir du mal à vérifier si la facturation est correcte après la session.
On pourrait s’attendre à ce que le coût du kWh soit plus élevé pour des recharges rapides (par exemple, en 50 kW) en raison du “service rendu”. Cependant, les données montrent une incohérence :
Ces chiffres démontrent l’absence d’une logique tarifaire claire. Ce manque de structure empêche les utilisateurs de comprendre comment le coût reflète la qualité ou la rapidité du service.
Malgré ces disparités, les véhicules électriques restent moins coûteux à l’usage que les véhicules thermiques. Voici une comparaison basée sur les données actuelles :
Même après une éventuelle marge appliquée par les opérateurs, la recharge électrique reste financièrement avantageuse.
Cette analyse met en lumière les principaux défis du secteur :
Avec plus de 220 000 véhicules électriques immatriculés en France fin 2020 et une projection de 5 millions d’ici 2030, ces questions deviennent urgentes. Les coûts de recharge sont un critère essentiel pour les futurs acheteurs de véhicules électriques. Une meilleure coordination entre aménageurs, opérateurs de charge et opérateurs de mobilité est nécessaire pour concevoir des modèles économiques durables, avantageux pour toutes les parties prenantes et surtout pour les utilisateurs finaux.